Vape et grossesse: une étude sérieuse confirme les données rassurantes, une autre indique l’importance d’arrêter de fumer tôt

Deux études sont parues récemment au sujet du vapotage durant la grossesse. Toutes deux ont évalué des indicateurs clefs du poids du bébé à la naissance et de la proportion de naissances prématurées. Dans la première étude anglaise, poids à la naissance des nourrissons et durée de gestation sont en moyenne identiques entre les mères qui vapotent exclusivement et celles non fumeuses.
Dans la seconde étude américaine, une proportion plus grande des femmes qui ont vapoté durant les trois derniers mois de grossesse ont eu des bébés de faible poids par rapport aux non-fumeuses. Par contre, en moyenne les nouveau-nés des femmes qui vapotaient déjà avant de tomber enceintes, ne présentent pas de différence avec ceux des non-fumeuses. Ceci illustre l’importance d’arrêter de fumer le plus tôt possible durant la grossesse. Et donc la pertinence d’offrir les moyens les plus adéquats aux femmes enceintes pour arrêter de fumer.

L’étude anglaise parue dans Plos One

L’étude anglaise, parue dans Plos One début juin, s’appuie sur les données de l’Enquête nationale sur la maternité (ENM) de 2018 « Vous et votre bébé », et un questionnaire adressé aux mères ayant accouché entre le 15 et 28 octobre 2017. Parmi les plus de 4 500 participantes, 8,6 % ont fumé durant leur grossesse et 2,8 % ont vapoté. « Nous n’avons trouvé aucun lien entre vapotage et les naissances prématurées, le poids à la naissance ou l’allaitement », conclut l’analyse dirigée par Charles Opondo. Ces résultats sont cohérents avec les précédentes études à l’hôpital de Dublin.

Dans l’échantillon anglais, les deux tiers des femmes n’avaient jamais fumé et 17,6 % avaient arrêté précédemment. 4 % ont arrêté de fumer temporairement durant leur grossesse alors qu’elles fumaient au quotidien avant leur grossesse. 6,2 % ont arrêté à la grossesse et ont maintenu l’arrêt après l’accouchement.

Près de 10 % des arrêts tabagiques effectués à l’aide de la vape

En proportion, le vapotage a été utilisé près de deux fois plus par les femmes les plus défavorisées économiquement et essentiellement par des femmes fumeuses. Près de 10 % des femmes qui ont arrêté de fumer temporairement durant leur grossesse ont vapoté. Tandis que 7,7 % des femmes qui ont arrêté à l’occasion de leur grossesse et ont maintenu l’arrêt après l’accouchement utilisent la vape. 17,7 % des femmes qui ont continué de fumer ont aussi utilisé le vapotage, mais le questionnaire n’a pas couvert la question d’une éventuelle réduction du nombre de cigarettes fumées.

L’étude américaine

Une seconde étude américaine menée par Annette Regan, de l’Université de San Francisco, a analysé les données du Pregnancy Risk Assessment Monitoring System (PRAMS) de 2016 à 2018. L’étude, publiée dans Obstetrics and Gynecology, montre que le vapotage des mères avant de tomber enceintes « n’est pas associé à des résultats défavorables à la naissance ».

Aucune donnée sur les deux premiers trimestres de grossesse

La méthodologie de l’analyse américaine n’a pas examiné les données sur le tabagisme et/ou le vapotage des femmes durant les deux premiers trimestres de la grossesse, mais seulement au dernier trimestre. Ces femmes qui ont vapoté durant les trois derniers mois de grossesse sont en moyenne plus nombreuses que les non-fumeuses à avoir eu des bébés de faible poids (8,1 % versus 6,1 %).

Cependant, près des deux tiers (63,7 %) des vapoteuses n’avaient pas arrêté de fumer lors de ce troisième trimestre. Concernant, les femmes qui ont vapoté exclusivement durant ce dernier trimestre, l’étude ne présente aucune donnée sur leur statut tabagique durant les deux trimestres précédents (!!). Cette faute méthodologique rend les résultats peu pertinents.

Le compte à rebours de l’arrêt tabagique lors de la grossesse

À lire l’étude, les chercheuses ne semblent d’ailleurs pas avoir été conscientes de l’urgence de l’arrêt tabagique pour les femmes enceintes. Plus l’arrêt est tôt dans la grossesse, plus les risques se réduisent vers le niveau des non-fumeuses ; plus l’arrêt est tardif, plus les risques augmentent vers le niveau des fumeuses. En excluant les données sur les deux premiers trimestres de grossesse, les chercheuses se sont privées des éléments les plus pertinents pour évaluer l’impact de l’arrêt tabagique avec le vapotage durant la grossesse.

Au mieux ces résultats suggèrent qu’utiliser le vapotage pour arrêter ou moins fumer au dernier trimestre de grossesse, n’élimine pas les risques contractés auparavant en fumant durant les deux premiers trimestres. Ce qui est le cas, quelle que soit la manière d’arrêter de fumer. Il est décevant que des recherches soient aussi mal pensées, et a fortiori qu’elles soient publiées sans même présenter leurs limitations, pourtant majeures.

À retenir : le plus tôt, c’est le mieux

En l’état des connaissances, arrêter de fumer, y compris avec le vapotage, le plus tôt possible durant la grossesse, et a fortiori avant de tomber enceinte, réduit significativement les risques de faible poids du bébé à la naissance et de naissance prématurée. Plus l’arrêt est tardif, plus les risques augmentent.

Pour aller plus loin sur le sujet :

SOVAPE : Grossesse et vapotage, juin 2020

Stop-Tabac.ch : L’utilisation de la cigarette-électronique pendant la grossesse, Smoking in pregnancy challenge group traduit par Stop-Tabac.ch

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