Le Trésor britannique enterre le projet de surtaxe anti-vape au Royaume-Uni

Le Trésor britannique a déjà enterré le projet d’une surtaxe anti-vape, qui se serait ajoutée à l’actuelle TVA à 20%. « Je suis d’accord que les produits de vapotage ont un rôle à jouer dans la réduction du tabagisme », annonce Robert Jenrick, secrétaire du Trésor. Dans sa lettre à l’association professionnelle UKVIA, le porte-parole du Trésor écarte le projet d’introduire une surtaxe sur les produits de vapotage, tout en reconnaissant qu’elle a été à l’agenda des mesures évaluées par les Ministres. Tandis que les médias francophones passent sous silence le projet de la Commission Européenne de taxe contre la vape visant à protéger les ventes de cigarettes de cette « concurrence déloyale », l’idée du Trésor britannique d’imiter ses homologues de Bruxelles a soulevé un tollé ces dernières semaines au Royaume-Uni. 

Aussi bien les libéraux, « par nature » anti-taxe, que les partisans de taxes comportementales se sont opposés à ce projet saugrenu. « Le vapotage est un des moyens les plus efficaces pour arrêter de fumer. Le gouvernement doit financer plus de recherche et éventuellement en distribuer gratuitement dans les Services de santé (NHS). Cela peut permettre d’économiser de l’argent sur le traitement du cancer, etc. Je ne pense donc pas que le surtaxer soit une bonne idée », déclare Vicky Foxcroft, députée travailliste de Lewisham Deptford. Tandis que Chris Snowdon, du libéral Institute of  Economic Affairs, estimait qu’une taxe sur le vapotage reviendrait à vouloir taxer les vélos pour prévenir l’obésité.

« Une taxe sur le vapotage tuerait des gens »

« En tant que législateurs, nous utilisons souvent le système de taxation pour inciter le public à adopter des modes de vie plus sains, d’où les «taxes sur le péché» [comportementales] sur les cigarettes, l’alcool et le sucre. Que vous soyez ou non d’accord avec le principe que le gouvernement s’engage dans une économie comportementale, une « taxe sur la vape » aurait un impact régressif sur la santé publique », explique Mary Glindon, députée travailliste dans le journal City AM du 8 août« Il est important que nous poursuivions des politiques efficaces de réduction des risques. Une taxe sur le vapotage irait à l’encontre de cet objectif »
Même du côté du parti du gouvernement, des conservateurs se sont distingués du projet. « Une taxe sur le vapotage tuerait des gens », s’est offusqué Mark Wallace dans le Conservative Home, avant d’insister: « elle pénaliserait les personnes qui arrêtent de fumer et aurait probablement pour effet de dissuader certaines personnes de le faire. Des gens en mourraient et la santé publique – cette cause pour laquelle le même Trésor dépense beaucoup d’argent – en souffrirait ».

Dans la sphère de la santé publique, le Pr Robert West, directeur des recherches sur le tabac à l’University College de Londres (UCL), avait dénoncé dans le Times « une stratégie à très haut risque du point de vue de la santé publique ». Mené avant l’annonce de projet de taxe mais publié la semaine dernière, le rapport de l’enquête parlementaire sur les opportunités offertes par le Brexit concernant le vapotage a nourri le rejet d’une taxe punitive contre l’outil de réduction des risques.

La New Nicotine Alliance, l’association des usagers de produits nicotinés à risque réduit, s’est réjouit de l’abandon du projet de sanction financière contre les vapoteurs « contraire à l’éthique ». Le projet européen reste de son côté d’actualité…

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