Edit 9h30 (merci Fabien) : elle est en ligne http://www.pnas.org/content/early/2018/01/25/1718185115
Le Pr. Peter Hajek, directeur de l’unité de recherche sur la dépendance au tabac de l’Université Queen Mary de Londres (QMUL), déclare:
« Les cellules humaines ont été submergées dans de la nicotine et dans des nitrosamines carcinogènes achetées sur le marché. Il n’est pas surprenant bien sûr que cela endommage les cellules, mais cela n’a aucun rapport avec les effets du vapotage sur les personnes qui l’utilisent.
« Dans l’autre partie de cette étude, les animaux ont été exposés à ce qui sont pour eux des doses extrêmement importantes de nicotine et cela a également généré des dommages, mais cela aussi a une pertinence peu claire pour les effets du vapotage.
« Aucune comparaison avec les cigarettes conventionnelles n’a été faite, mais dans le texte de l’article, les auteurs reconnaissent l’information clef d’une importance cruciale dans cette histoire: les vapoteurs montrent une réduction de ces produits chimiques de 97% par rapport aux fumeurs. Ils auraient dû ajouter que c’est peut-être le niveau que les non-fumeurs obtiennent de leu
r environnement. »
résumée en français sur Vaping Post à sa sortie
Du côté italien, les experts de la Lega Italiana Anti-Fumo (LIAF) ont dégonflé la baudruche sur le site de la RAI, la chaine de télé nationale.
Le Pr Riccardo Polosa, de l’Université de Catane, fondateur et directeur scientifique de la Ligue anti-fumée italienne (Liaf):
« La méthode décrite par les auteurs n’imite pas les conditions normales d’utilisation des produits de vapotage ». « Les conditions reproduites dans ces expériences sont exagérées et favorisent la production de substances toxiques au même titre qu’un » grille-pain « qui brûle du pain de mie. Nos études sur des patients souffrant de maladies pulmonaires démontrent non seulement l’absence de dommages mais mettent en évidence les mêmes améliorations qui peuvent être obtenues en arrêtant de fumer « .
Le Pr Fabio Beatrice, de l’Université de Turin et directeur de Otolaryngology SC et du Centre Anti-fumée de Saint-Jean Bosco à Turin :
« Ce sont des nouvelles qui vivent d’un malentendu fondamental d’abord culturel puis scientifique, il est donc nécessaire d’identifier la perspective correcte à partir de la
quelle analyser le scénario du vapotage. L’e-cig produit une quantité de cancérigènes et d’irritants clairement inférieure en comparaison du tabagisme traditionnel. La production de substances cancérigènes dans le vapotage a été largement étudiée et lorsque cette quantité est correctement analysée, et qu’elle est comparée à la production de cancérogènes dans les cigarettes traditionnelles, il est démontré que le vapotage produit au moins 95% moins de substances nocives que la fumée normale des produits du tabac traditionnels.
« La vraie info est que le vapotage est une alternative formidable pour les gros fumeurs qui ne peuvent pas ou ne veulent pas arrêter de fumer C’est de la réduction des risques, et c’est sur ce point – et non pas l’inverse – que nous devrions nous concentrer si nous voulons vraiment offrir une alternative acceptable aux fumeurs traditionnels et affronter, de manière pragmatique et non idéologique, la véritable tragédie liée au tabagisme: les 80 000 morts par an causés en Italie par les cigarettes traditionnelles, dont nous sommes peut-être un peu «accro», et qui risque maintenant de ne plus faire de nouvelles ».
Ajout de note personnelle (après accès à l’étude). Selon la brève de l’ATS (que je croyais en grève, mais bref…) reprise par le site de la RTS, les doses de nicotine « vapotées » par les souris équivaudrait à 10 ans de vapotage pour un humain. Dans le texte de l’étude, je n’ai pas vu une telle équivalence être affirmée.
Mais l’étude donne les détails des doses administrées : deux réservoirs de 1,6 ml par jour remplis par un liquide concentré à 10 mg/ml de nicotine, 5 jours par semaine, durant 12 semaines. Ce qui fait qu’une souris pesant moins de 20 grammes a inhalé 1920 mg de nicotine durant ce test.
Pour un humain de 60 Kg (d’une masse d’au moins 3’000 fois plus importante), cela équivaudrait à inhaler 5,76 kg de nicotine. En postulant une consommation de 30 mg de nicotine par jour (ce qui me parait une consommation fréquente chez des « forts » usagers de vapotage, mais c’est un chiffre que je pose de manière arbitraire), cela représenterait 192’000 jours de vapotage, soit environ 526 années.
Comment l’équivalence à dix années de vapotage a été obtenue m’intrigue…???
Edit 21h30: Après une discussion téléphonique avec Charly Pairaud du Laboratoire français du e-liquide (LFEL), coincés entre les gosses à coucher et la longue journée. Mon « calcul » – qui n’était qu’une contre-hypothèse à l’équivalence postulée entre ce régime de vapotage des souris et celui d’un humain – est selon toute vraisemblance biaisé par l’absence de prise en compte des dilutions dans l’air de l’atomiseur et de la « cage » des souris. Reste que l’équivalence postulée de dix ans de vape humaine est discutable. Mais surtout (comme le remarquait le Vaping Post ce matin), utiliser une toxicité en dose aiguë pour simuler un effet à long terme est une aberration.
Le Vaping Post [add 10h30] pour sa part souligne la non congruence entre des doses concentrées et leur consommation étalée dans le temps, postulée par les chercheurs : « Cette étude revient à exposer des sujets à 106 fois la dose journalière d’un consommateur de nicotine, produit dont la toxicité est avérée en cas de surdosage… De surcroît, le matériel utilisé pour l’expérience ressemble à du matériel standard, non prévu pour une utilisation intensive excédant de 100 fois le cahier des charges de sa conception ».
En somme, manger 1 kilo de chocolat en une journée n’informa pas sur les risque d’indigestion de manger 1 kg de chocolat dans l’année… d’autant plus si ce chocolat englouti dans la journée est brûlé par une machine à peine surveillée.
Dans Paris-Match [add 21h30], où Vanessa Boy-Landry déconstruit joliment le buzz qui tue avec les intervention de Bertrand Dautzenberg et Jacques le Houezec notamment:
Le Pr B. Dautzenberg, pneumologue à l’hôpital de la Salpétrière (Paris), déclare: « On n’est pas dans la vérité scientifique, mais dans la manipulation. D’abord, les conditions dans lesquelles l’expérimentation est réalisée ne sont absolument pas représentatives de l’exposition humaine. Elle montre des anomalies cellulaires en exposant des souris à des quantités de nicotine considérables, beaucoup plus qu’on peut le faire avec une cigarette électronique habituelle. Ensuite, on fait des extrapolations de la souris à l’homme, et enfin on ne compare pas l’effet du vapotage à celui de la fumée du tabac »
« Aujourd’hui, on sait que la nicotine est toxique, irritante pour les voies respiratoires, et addictive. Raison pour laquelle il n’y en a pas plus de 2% dans les e-liquides. Aux quantités consommées par un vapoteur, il existe une légère toxicité, mais infiniment moindre que celle du tabac fumé »
« Globalement, nous sommes inondés de fausses nouvelles de ce genre. Les journaux scientifiques veulent aussi faire du buzz. Ils jouent au « Sun » anglais en rédigeant des communiqués de presse qui contredisent parfois les études elles-mêmes. C’est un moyen d’avoir toutes les couvertures et d’augmenter leurs revenus »
« Le résultat est que certains vont arrêter de vapoter et reprendre le tabac. Une no
uvelle comme celle-là est susceptible de tuer des gens. Cela va totalement à l’encontre de la santé publique. Le travail des chercheurs, c’est de sauver des vies, pas de tuer des gens. »
Jacques Le Houzec, pharmacologue et tabacologue, rappelle une étude similaire plus ancienne, qui « contredit totalement » celle-ci : « Les rats étaient exposés à un aérosol de nicotine à une concentration donnant une nicotinémie double de celle observée chez de gros fumeurs. Durant 20 heures par jour, 5 jours par semaine, sur une durée de 2 ans. Aucune augmentation de mortalité, d’athérosclérose ou de fréquence des tumeurs n’a été observée chez ces rats par rapport au groupe contrôle. En particulier, pas de tumeur pulmonaire microscopique ou macroscopique, ni augmentation des cellules endocrines pulmonaires. Par contre, le poids des rats exposés à la nicotine était plus faible que celui des rats contrôles »
[31-01-2018 à 11h30] En Allemagne, la Dr Ute Mons, directrice du centre allemand de recherche sur le cancer DKFZ, réputé pour être extrêmement hostile au vapotage, déclare dans le Berliner Morgenpost:
« En ce qui concerne l’applicabilité des résultats aux humains, je suis très sceptique »
« Il aurait été intéressant si l’étude avait, en plus des souris témoins non traitées, un groupe de souris exposé à la fumée de tabac »
« Cette étude ne permet malheureusement aucune compréhension sur ce point »
[31-01-2018 à 15h] La Fivape, fédération indépendante de sprofessionnels de la vape en France, publie un communiqué sur l’affaire. Extrait : « Bizarrement, la grande majorité des média publie invariablement une information fausse et sensationnaliste, pour le plus grand bonheur de l’industrie du tabac et/ou de l’industrie pharmaceutique. Ainsi en est-il de l’étude de cette fin janvier où la conclusion intéressante, qu’il aurait été judicieux de retenir, est la suivante : “ contrairement aux cigarettes de tabac qui contiennent des nitrosamines et de nombreuses molécules cancérigènes résultant de la combustion, la cigarette électronique contient de la nicotine et des solvants organiques relativement sans danger. Des études récentes montrent que des “fumeurs” de cigarette électronique, de manière similaire aux NRT (nicotine replacement therapy), ont 97% de NNAL (nitrosamines cancérigène pour les poumons) en moins que les fumeurs”. Autrement dit, les aérosols de cigarette électronique sont 97 % moins nocifs que la fumée du tabac en ce qui concerne les molécules ciblées par l’étude ! »
[31-01-2018 à 16h30] Hamid Bbk, vendeur spécialiste du vapotage, post sur le FB de la Tribune du vapoteur: » […] Le clou du spectacle, là où je me suis attaché car c’est un peu plus mon domaine, c’est le matériel utilisé. Lisons la description du matos: « ECS Generation and Mice Exposure. E-cigarette aerosol generator (e∼Aerosols) was used to produce E-cigarette aerosols from NJOY top fill tanks (NJOY, Inc.) filled with 1.6 mL of e-juice with 10 mg/mL nicotine in a propylene glycol/vegetable glycerin mixture (50/50 by volume; MtBakerVapor MESA). Each day the tanks were filled with fresh e-juice from a stock mixture, and the voltage was adjusted to produce a consistent wattage (∼1.96 A at 4.2 V) for each tank. «
https://fr.vapingpost.com/letude-de-portland-sur-le-formal…/ (source vaping post)
La nouvelle Association des vapoteurs italiens ANPVU a publié un communiqué pour décortiquer l’étude et sa médiatisation. Le communiqué cosigné de Carmine Canino, président de l’ANPVU, et de la Dr Francia Fortunato, souligne les doses exagérément irréalistes administrées aux souris et le manque de précision sur le protocole d’expérience. Le manque de groupe témoin soumis à la fumée de cigarette rend peu éclairante l’expérience. La présence suffisament forte de nitrosamine spécifique au tabac (NNK), cancérigène connu et supposé par l’étude être la cause des altérations d’ADN est étrange en regard de l’usage de nicotine purifiée de qualité pharmaceutique (USP) dans les liquides de vapotage. Comme d’autres spécialistes qui se sont penchés sur l’étude (voir ci-dessus), l’ANPVU soupçonne que des toxiques ont été produits artificiellement par surchauffe lors de l’expérience. SkyVape a présenté le communiqué de l’ANPVU.
Lien vers le communiqué https://docs.google.com/document/d/e/2PACX-1vRB5wF5GVAn74gbQkwShC40h-KCO7ggMAz2GkeaGBw8hdEDM4uI8KtCIZaP53xJwFBr5l6A1sqrJWXK/pub
(Je pense arrêter les mises à jour de cet article. Sauf si…)
l'étude : http://www.pnas.org/content/early/2018/01/25/1718185115
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merci beaucoup 🙂 Je l'avais cherché sans le trouver. J'ai édité en conséquence 😉
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mdr quand vous aurais fini de publier de la merde avec des pseudos chercheurs ca iras peut etre mieux 10 ans de vape aucuns soucis de sante bande de merde vous etes vraiment pret a tout pour du fric
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l'étude donne les détails des doses administrées : deux réservoirs de 1,6 ml par jour remplis par un liquide concentré à 10 mg/ml de nicotine, 5 jours par semaine, durant 12 semaines. Ce qui fait qu'une souris pesant moins de 20 grammes a inhalé 1920 mg de nicotine durant ce test.Pour un humain de 60 Kg (d'une masse d'au moins 3'000 fois plus importante), cela équivaudrait à inhaler 5,76 kg de nicotine. En postulant une consommation de 30 mg de nicotine par jour (ce qui me parait une consommation fréquente chez des « forts » usagers de vapotage, mais c'est un chiffre que je pose de manière arbitraire), cela représenterait 192'000 jours de vapotage, soit environ 526 années.
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As-tu lu l'article?
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Faux. Il est injecté dans la chambre d'1m3 1920 mg de nicotine durant l'étude, en aucun cas une souris seule inhale 1920 mg.
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