Tourisme en Thaïlande : risque de 10 ans de prison pour vapotage prévient le Foreign Office UK

La plupart des touristes et des agents de voyage ne le savent pas. Pourtant depuis le 12 décembre 2014, la junte militaire a formellement prohibé l’introduction de produit de vapotage en Thaïlande. Le 26 juillet dernier, un vapoteur suisse a été arrêté et retenu en détention préventive durant six jours. Relâché sous caution, il attend son jugement, risquant une peine de cinq ans de prison et une amende pour avoir vapoté en public. Au cas où le tribunal retiendrait aussi une accusation d’importation de produit de vapotage, la peine pourrait même aller jusqu’à dix ans de prison. Bien que les services du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) soient au courant, rien n’indique clairement ces risques sur la page de son site concernant les voyages en Thailande. 
Le Foreign Office prévient 
Au Royaume-Uni, le Foreign Office est plus prévenant. « Les voyageurs ne doivent pas apporter de vaporisateurs (tels que les e-cigs) ni de liquides de recharge en Thailande. Ces produits sont susceptibles d’être confisqués et vous pouvez avoir une amende ou être emprisonné jusqu’à 10 ans en cas de condamnation. Plusieurs britanniques ont été arrêtés pour possession de produits de vapotage », précise le site du Gouvernement britannique. De son côté, le quotidien anglais the Independent relaie l’alerte lancée par Pat Waterton, directeur de Langley Travel. Après que son neveu ait dû payer 125 £ pour possession d’une vapoteuse à Bangkok, l’agent de voyage appelle ses collègues à informer les touristes. « Tous les agents de voyage devraient prévenir leurs clients. La Thaïlande est une destination très populaire alors nous devrions prévenir les gens de ce risque qui peut ruiner leurs vacances », explique t-il aussi à la revue Travel Weekly estimant que « dix ans de prison pour vapoter, ça semble très long »
Gratitude de l’OMS
Un porte-parole de l’Autorité du tourisme thaïlandais a confirmé à Travel Weekly le danger d’emprisonnement en cas de possession, d’usage et d’importation de produits de vapotage. Malgré ces avertissements, nombreux sont les agents de voyage francophones à ne pas communiquer l’information au public. Pourtant, la décision contre le vapotage a été prise par la junte militaire en décembre 2014, six mois après son coup d’Etat. Elle était accompagnée de mesures contre le tabagisme dans les lieux publics. Vera da Costa, Secrétaire Générale du bureau anti-tabac de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avait alors exprimé officiellement son « soutien » et sa « gratitude » à la junte militaire pour cette politique. Depuis une dizaine d’année, le tabagisme stagne à environ 42% de la population en Thaïlande, où les cigarettes sont taxées à 1000% (soit 90% du prix de vente en taxes) par l’Etat.
Ne rien signer
Depuis, les arrestations de vendeurs locaux pullulent. En 2015, les contrôles policiers semblaient encore relativement prévenants pour les touristes (voir la vidéo). Mais depuis quelques mois, les témoignages d’arrestation se multiplient. Bien qu’il semble que le ressortissant helvète soit le premier touriste à avoir subi une détention préventive pour ce motif. Sur les réseaux sociaux, les groupes d’entraide de vapoteurs thaïlandais conseillent de garder sur soi une preuve d’achat, datée d’avant la promulgation de l’interdiction d’importation de produits de vape le 12 décembre 2014, pour la montrer en cas de contrôle policier. A défaut, en cas d’arrestation, ils conseillent de ne rien signer et de contacter au plus vite un avocat. Ils estiment que le vide juridique sur les produits de vapotage n’équivaut pas à une interdiction valide de ces produits. Une cause qui pourrait se plaider en justice. 
Vidéo de touristes en novembre 2015 (en anglais) lors d’un contrôle policier en Thaïlande

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