[Expresso] Le cannabis tombe dans les vapes aux Etats-Unis

Inexistants début 2015, les produits de vapotage de cannabis ont conquis 24% du marché en Californie à la fin 2016 selon les données collectées par Eaze, entreprise de livraison de cannabis. Sous forme de liquides de recharge pour vapoteuse ou de vape-pen à cartouches (appelés pod), cette nouvelle manière de consommer évite le monoxyde de carbone et les goudrons produits par la combustion des joints. « Ce que je peux dire, c’est que cela se sent… Le bon sens veut que vaporiser à basse température est exponentiellement plus sûr que d’inhaler de la fumée », déclare Michael Ray, directeur de Bloom Farms, à Business Insider
« Quand je fume du cannabis, mon système respiratoire ne se sent pas bien. Je sens qu’il s’inflamme. C’est très clair au moment de me coucher. Je dors mal et je ronfle. En vapotant, je n’ai aucun des effets négatifs que j’ai en fumant », rapporte Michael Ray, dont l’entreprise vend à la fois des produits de cannabis à vapoter et à fumer. Le contexte législatif faisant, peu d’études scientifiques existent pour comparer le vapotage de cannabis à la fumée. Une recherche Suisse sur le sujet, publiée dans Nature en mai 2016, conclue que « le « cannavaping » paraît être une méthode de délivrance de cannabis douce, efficace, pratique et sûre comme alternative à le fumer ».
Pratique, discret et profilé
Pratique et discret, le vapotage, notamment en pod, gagne en popularité. « La raison majeure est évidemment la commodité. Avec la vapote, vous n’avez pas les inconvénients de la fumée: l’odeur, devoir transporter l’herbe, trouver les ustensiles pour fumer », explique Michael Ray. Le dispositif permet aussi à l’usager de choisir plus précisément les taux de substances actives voulues dans les différents liquides proposés sur le marché. Notamment entre le THC psychotrope et les autres cannabinoïdes, dont le fameux CBD, psychoactifs mais non-psychotropes. 
« Il y a des milliers d’éléments dans le cannabis. D’une part, ce qui donne odeur et saveur, les « terpènes ». Et d’autre part, les cannabinoïdes, que ce soit le CBD, le THC, le THC-A, le THC-B… Ca peut vite devenir une conversation très complexe. Mais le point est que notre produit contient tout ce qui fait le cannabis », précise le californien. En jouant sur les ratio des différents cannabinoïdes et, éventuellement, d’arômes associés, les producteurs profilent leurs produits pour différents effets recherchés par les consommateurs. « Par exemple, nous avons fait « Awaken » [éveil]. C’est une Sativa (un type de cannabis) associée à des terpènes connus en aromathérapie pour être des plantes très dynamisantes, telles que la menthe poivrée, la citronnelle et des agrumes. La combinaison donne un effet très dynamique », explique Savannah Hanks, du producteur de vapotage cannabique Dark Heart
Innovation technique
Le secteur est encore jeune et en recherche d’innovation technologique. La question de l’extraction des éléments du cannabis pour produire les liquides à vapoter est un sujet de recherche. Tandis que la plupart des concentrés se faisaient depuis une vingtaine d’années au butane (BHO), des entreprises ont développé un système d’extraction au dioxyde de carbone (CO2). « Butane, propane, hexane sont tous des solvants qui peuvent exploser. Nous utilisons seulement le CO2 parce que cela nous parait plus sûr et efficace pour extraire l’huile », explique Michael Ray. Autre avantage avancé, le risque de traces résiduelles du solvant, en cas de production mal effectuée, est éliminer avec le CO2.

A quand ici ?

« Les dispositifs pour vaporiser l’herbe où vous insérez une petite quantité de cannabis émietté qui est chauffé au point d’évaporer les composants psychoactifs sont populaires. Mais les appareils de vapotage d’huile de cannabis, faciles à transporter et sans tracas, sont devenus beaucoup plus populaires », estime le journaliste Ben Gilbert de Business Insider. En Europe, législations archaïques sur le cannabis et retard de connaissance sur le sujet des pouvoir public et autorités de santé n’ont pas encore permis à ce type de produit réduisant les méfaits liés à la fumée de se rependre aussi bien. En France et en Suisse notamment, plus de neuf consommateurs sur dix de cannabis le fument sous forme de joint avec tabac, selon le Global Drug Survey, bien que des produits de vapotage de cannabis sans (ou à très faible taux) de THC sont apparus récemment.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.