[2 ans après] La fumée de l’Iqos plus toxique qu’annoncée selon des chercheurs lausannois


[edité détails & coquilles]
Une « research-letter » de chercheurs lausannois publiée hier dans le JAMA- Internal Medecine apparenté au Journal of American Medical Association relève des taux de toxiques dans la fumée de l’Iqos nettement plus élevés que ceux annoncés par Philip Morris. La cigarette de tabac prétendument chauffée dégage, selon les mesures faites à l’Institut de santé au travail (IST), l’équivalent de 82% de l’acroléine d’une Lucky Strike Blue Light prise en comparaison. D’autres aldéhydes étaient fortement présents dans les fumées capturées puis analysées. L’Iqos dégagerait l’équivalent de 74% du formaldéhyde et 50% du benzaldéhyde de ce qui se trouve dans la fumée de la Lucky. Et même près de trois fois plus d’acenaphtlène, un goudron. « La fumée émise par l’Iqos contient des éléments de pyrolyse et de dégradation thermogénique qui sont les mêmes constituants nocifs que la fumée de cigarette conventionnelle », explique l’article signé d’une équipe menée par le Pr Reto Auer, de la Policlinique médicale universitaire de Lausanne (PMU).
L’article suggère que ces dégagements pourraient s’expliquer par une combustion incomplète, autrement dit une pyrolyse, du tabac des cigarettes. « Des composés organiques volatiles (COV), des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et du monoxyde de carbone (CO) étaient présents dans la fumée de l’Iqos. La température de l’Iqos est plus basse (330°C) que celle de la cigarette conventionnelle (684°C). La fumée de l’Iqos avait 84% de la teneur en nicotine de la fumée de la cigarette conventionnelle », précise le papier dans Jama. En réaction, le cigarettier Philip Morris s’est montré « très surpris » de ces résultats dans les colonnes du journal lausannois 24 Heures. « PMI se propose de discuter l’étude en question – ses résultats et sa méthodologie – avec les auteurs », conclue le quotidien vaudois.

Une question vieille de deux ans 
A la sortie de l’Iqos en septembre 2015, j’avais été le seul à mettre en doute le message marketing de la firme vaudoise, repris dans tous les médias suisses, affirmant une réduction de 90% des risques avec l’Iqos par rapport à une cigarette type. Cela avait valu au quotidien le Courrier, qui m’avait publié, un appel plutôt menaçant du service juridique de la multinationale. L’affaire s’était soldée par la publication d’une réponse de Moira Gilchrist, scientifique de Philip Morris, que j’avais trouvé peu convaincante. Les autorités sanitaires n’avaient pas jugé bon de s’y intéresser. La cigarette Iqos est l’arme dégainée depuis deux ans par Philip Morris pour contrer le vapotage à la technologie radicalement différente sans tabac ni combustion. 
Autorisant sans soucis l’Iqos, les services du Conseiller fédéral Alain Berset interdisent par contre la vente en Suisse de vapotage nicotiné malgré les rapports scientifiques internationaux assurant sa forte réduction des méfaits sur la base de centaines d’études. A l’inverse de la politique du Conseiller fédéral socialiste, le Ministère néo-zélandais de la santé résiste actuellement aux tentatives de Philip Morris de profiter de l’interdiction des liquides nicotinés à vapoter alors que les kiwis préparent une nouvelle politique intégrant la réduction des méfaits en concertation avec les parties prenantes, dont les usagers du vapotage.

23-05-2017 à 10 h : correction d’une erreur de typo , merci à Fabien pour le signalement 😉
24-05-2017 à 11h30 : correction d’une erreur sur le statut de la publication et le nom précis du journal, suite à une remarque du Pr Reto Auer 😉

7 commentaires sur “[2 ans après] La fumée de l’Iqos plus toxique qu’annoncée selon des chercheurs lausannois

  1. Cher Monsieur Philippe Poisson, félicitations pour votre engagement à informer le public de manière indépendante sur les nouveaux produits du tabac. Merci également pour votre travail de dissémination des résultats de notre travail. Pourriez-vous apporter la correction technique suivante? Il s'agit une « research letter » qui a subi un processus de révision par les pairs. Par ailleurs, il s'agit du journal JAMA-Internal Medicine, une revue scientifique affiliée au groupe JAMA. L'article n'a pas été publié dans JAMA, le journal principal du groupe JAMA.Je reste avec notre équipe à disposition pour tout renseignements complémentaires concernant notre étude.Meilleures salutationsReto Auer

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  2. Bonjour, merci pour vos précisions, je corrige. Désolé, pour le premier point je me suis trompé de « bonne foi ». Pour le 2ème, c'était un raccourci… Je change ça de suite 😉 Belle journée à vous.

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  3. Bonjour J ai acheté une cigarette iquos il y a 4-5 mois . Au début je trouvais l expérience vraiment réussi car je n ai plus acheté de cigarettes traditionnelles .Ce commentaires pour temoigner que ma santé s est rapidement dégrade . Je n arrive plus à respirer normalement . Je n arrive plus à avaler normalement meme ma salive . Je suis fumeur et sportif . Jamais cela ne m était arrive . De plus j ai ressenti une dépendance important en peu de tps . Cela est assez intriguant . Pour cela je déconseille fermement la cigarette iquos .

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  4. Super produit, bien mieux que le vapotage bien que se soi de la vapeur mais plus agréable car le gout du tabac est bien la et la nicotine est équivalent à une cigarette, même ressenti . Pas une seul tache sur le filtre, preuve que le goudron ne passe pas, je ne tousse plus le matin. Petit fumeur, a voir sur les gros fumeur s'ils . Je recommande aux fumeurs pour qui le vapotage n'a pas fonctionné.

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