La vape serait risquée pour les cerveaux de souris: un danger pour le QI de journalistes?

Nouveau buzz malsain et angoissant en une du site de Top Santé et de quelques tabloïds racoleurs anglais (le Sun et le Mirror, la crème du domaine). Il fait suite à une conférence, aux Meetings ISC17, d’un assistant en recherche, Ali Ehsan Sifat, de l’Université d’Amarillo au Texas. Sa recherche porte sur le risque d’AVC de souris exposées au vapotage. 
Ni vu ni connu
Son travail n’a fait l’objet d’aucune publication et il n’a pas été révisé par des pairs. Et a fortiori, il n’a pas été lu par les journalistes qui s’en font l’écho. Sans avoir été critiqué et sans que l’on puisse avoir accès à ses données pour les évaluer, dans le processus scientifique, ceci n’a pas le statut d’étude. Ce n’est qu’une communication orale sur l’état d’avancement d’un travail. C’est peut-être valable, ou non. Impossible d’en juger en l’état. Divulguer comme des vérités établies au grand public ces hypothèses présentées à l’oral par un assistant chercheur est irresponsable et ridicule.
Les sponsors pharmaceutiques en 2015-16
de l’American Heart Association organisatrice des Meetings ISC17
Ça fait pas un pli
Ridicule parce qu’on ne connait aucun détail sur la conduite des essais d’Ali Ehsan Seifat, qui pourraient se révéler erronés (ou pas…). Ridicule puisque la communication se permet une comparaison des risques entre vapotage et tabagisme, sans avoir soumis des souris au tabagisme pour faire une telle comparaison. Ridicule parce que la transposition de résultats d’essais pré-cliniques sur des rongeurs à l’homme en matière d’AVC est connu pour être très problématique. 
« Il y a, bien sûr, des différences significatives aux niveaux physiologique, neuroanatomique et métabolique entre les humains et les petits rongeurs », avertissent les neurologues allemands Stefan Braeuninger et Christoph Kleinschnitz, dans un article sur la question dans Experimental & Translational Stroke Medecine en 2009. « Aussi, il faut garder à l’esprit que les souris et les rats sont lissencéphaliques », précisent-ils. C’est-à-dire que leurs cerveaux est dépourvu de circonvolutions du néopallium contrairement aux mammifères dits supérieurs, qui sont gyrencéphaliques tels que les primates et les humains. 
L’abstinence a du bon
Reste à savoir si les journalistes ont le néo-cortex plissé ou non? Peut-être ce défaut cérébral pourrait expliqué l’abandon de toute déontologie au profit de la course aux clics en aguichant les lecteurs avec des annonces angoissantes et sensationnalistes. Il y a environ 14 millions de fumeurs en France. Combien la journaliste de Top Santé en a t-elle convaincu de ne pas essayer d’arrêter de fumer avec le vapotage par son article ? A termes, ses victimes seront touchées par des maladies provoquées par le tabagisme avec la perte de confort de vie y afférant. Beaucoup en mourront. Dans une perspective de réduction des risques, s’abstenir de lire certains médias est préférable. 

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