[Expresso] Facts & Vape : Le black-out des médias romands contre la science se poursuit

Face à un nouveau black-out, l’association Helvetic Vape prend l’initiative de diffuser l’information scientifique. C’est le quatrième rapport majeur sur le vapotage que les médias romands passent sous silence. Celui-ci vient d’être publié par l’Université de Victoria au Canada. Tout comme précédemment les rapports du Public Health England (août 2015), du Royal College of Physicians (avril 2016) et de l’organisation US Truth Initiative (décembre 2016), les chercheurs ont passé en revue les études scientifiques sur le sujet. A partir de 15 banques de données, ils ont épluché 1’622 études, en retenant 170 dignes d’intérêts et fiables. « La politique [sur le vapotage] ne devrait pas être motivée par des craintes infondées d’un « effet passerelle », mais plutôt s’orienter vers l’aide aux fumeurs pour quitter le tabac », souligne la conclusion du directeur de recherche le Pr Tim Stockwell.
« Il y a beaucoup de choses similaires aux autres recherches de nos collègues », a précisé la Dr Marjorie MacDonald, co-auteur du rapport, à la chaîne CBC. Résumées en français par le Vaping Post, leurs quatre principales conclusions rejoignent en effet les grandes lignes des rapports scientifiques britanniques. En premier lieu, le vapotage permet d’arrêter de fumer, au moins aussi bien que les autres aides. Aussi, il n’est pas une entrée vers le tabagisme. Au contraire, là où la vape est accessible, le tabagisme, y compris des jeunes, dégringole.

Troisièmement, l’aérosol de la vape ne contient ni monoxyde de carbone, ni goudron. Seuls 18 des 79 toxiques présents dans la fumée de cigarette y ont été mesurés à des niveaux beaucoup plus faibles. Enfin, la vapeur expirée se disperse dans l’air en 30 secondes, contre plus de 18 minutes pour la fumée de cigarette. Avec une précaution sur ce dernier point où les chercheurs canadiens estiment que les études sont encore insuffisantes pour conclure à l’innocuité totale du vapotage passif. « Beaucoup de gens pensent que vapoter est aussi dangereux que fumer, mais les preuves montrent que cette croyance est complètement fausse », insiste le Pr Tim Stockwell.

Face à la post-vérité institutionnelle, les usagers diffusent la science
En Romandie, la plupart des médias poursuivent leur black-out des informations pouvant encourager des fumeurs a quitter la cigarette à l’aide du vapotage. Prenant les choses en main, l’association Helvetic Vape diffuse depuis hier un résumé dans les trois langues nationales – français, allemand et italien – du rapport scientifique au public. 
Il y a de quoi vouloir pallier la mésinformation sur le sujet. Depuis huit ans, le niveau de tabagisme, à plus d’un quart de la population, n’a presque pas évolué en Suisse. A l’inverse du Royaume-Uni, où promotion et soutien du vapotage par les instances de santé ont largement contribué à la chute de 22% du tabagisme depuis 2011. Mais cet exemple est tu au pays de Philip Morris et Novartis où les autorités interdisent toujours la vente de liquides à vapoter avec nicotine tandis que les cigarettes sont en vente libre.  
Le Département fédéral de l’Intérieur, dirigé par Alain Berset également en charge de la santé, bénéficie de plus de 2,2 milliards de Fs de rentrées par an grâce aux taxes du tabac. Les retraites sont allégées d’environ 15% par la mortalité prématurée, en moyenne de 14 ans, des fumeurs. Les maladies liées au tabagisme génèrent des milliards de Fs de ventes de médicaments. Enfin, l’établissement des sièges de Japan Tobacco à Genève et de Philip Morris à Lausanne, ainsi que de leur centre de recherche à Neuchâtel, est une bonne affaire pour les finances de ses cantons. De quoi motiver un traitement par le silence des analyses basées sur des données scientifiques au sujet de la réduction des risques, de la vape et de leurs véritables enjeux. En Suisse, plus encore que des « alternative facts », les médias s’en tiennent à une absence très conformiste du factuel.

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