[Expresso] Les 7 erreurs de la FDA selon le Pr Clive Bates et Elie Lehrer

Crédit R-Street
Mitch Zeller a t-il prêté une oreille au Pr Clive Bates ? Le directeur de la FDA et l’éminent spécialiste du tabagisme ont dû se rencontrer les 26 et 27 octobre à la Conférence annuelle sur le tabac du Food and Drug law Institute. Le très influent think tank sur la conception des réglementations de la Food and Drud Administration (FDA) américaine. Alors que cette dernière a mis en vigueur sa réglementation sur le vapotage en août dernier. Le spécialiste anglais du tabac avait signé, en compagnie de Elie Lehrer, président du RStreet Institute, une lettre ouverte à Mitch Zeller, directeur de la FDA, publiée le 12 septembre. La revue de l’institut de recherche en matière de réglementation accueillait leur critique des sept erreurs de la FDA sur le vapotage.

1) L’essor du vapotage n’est pas le far-west sauvage. Les deux défenseurs d’une approche de réduction des risques en matière de consommation de nicotine contredisent l’affirmation du directeur de la FDA au New York Times en septembre. Plutôt qu’une menace pour la santé publique, ils voient dans la vape une menace contre le tabagisme. « C’est l’émergence d’une technologie disruptive bénéfique à la santé sur le marché du produit le plus nocif pour les consommateurs. Ce serait un développement positif si le commerce dominant de la cigarette est brisé par une nouvelle technologie à faible risque », expliquent Clive Bates et Elie Lehrer.

2) La baisse phénoménale du tabagisme adolescent réduit le risque sanitaire. Entre 2011 et 2015, l’essor du vapotage s’est accompagné d’une baisse du tabagisme des jeunes américains. Les fumeurs sont passés de 15,8% à 9,3% des lycéens aux Etats-Unis. La même tendance à la baisse concerne les autres produits du tabac (cigares, pipes, bidis…). L’augmentation de la vape coïncide avec cette baisse du tabagisme. « L’essor du vapotage ne devrait jamais être discuté sans prendre en considération ce rapide déclin du tabagisme », soulignent les deux auteurs.

3) Les rares ados non-fumeurs qui vapotent le font de manière très occasionnelle.

4) Parmi les 17-18 ans, au moins 80% de ceux qui vapotent, le font sans nicotine. 

5) Les questions liées aux batteries au lithium-ion sont du ressort de la protection des consommateurs sur les produits électriques, comme pour toutes les piles et chargeurs, pas de la FDA. Les risques devraient être contextualisés avec les incendies liés au tabagisme. Ceux-ci représentent environ 19% des incendies et des décès qui leur sont liés.

6) Le tabagisme ne touche pas que les ados mais aussi les adultes. Là aussi, une baisse importante du tabagisme américain coïncide avec l’essor du vapotage. Environ 2,5 millions de vapoteurs américains ont cessé de fumer et 5 millions fument et vapotent. La dynamique montre un accroissement de la part de vapoteurs se convertissant totalement.  

7) Dernier point, l’approche de la FDA est anti-proportionnelle. Malgré la promesse en mai 2015 de Mitch Zeller, le directeur de la FDA, d’un débat sur les différents modes de consommation de nicotine, la réglementation a été élaborée sur l’a priori du vapotage comme menace. Aucune évaluation en terme d’opportunité de réduction des méfaits n’a été effectuée. Le résultat est une réglementation qui traite beaucoup plus durement le vapotage à risque très réduit que les cigarettes et autres produits tabagiques extrêmement nocifs. Cette proportionnalité inversée de la charge réglementaire est injustifiable sur le plan sanitaire. 
En conclusion, le Pr Clive Bates et Elie Lehrer espèrent à un réel débat rationnel et basé sur des éléments scientifiques sérieux à propos des modes de consommation de nicotine, dont le vapotage. Mitch Zeller aura t-il entendu l’appel?

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